Serafino Malaguarnera - Psychologue, Psychanalyste, Psychothérapeute à Bruxelles Av. d'Itterbeek, 9 - 1070 Bruxelles - Av. Louise, 505 Ixelles |
NeuropsychanalyseExtrait de “Dictionnaire de neuropsychanalyse" de Serafino Malaguarnera, 12 octobre 2016, pp. 315-321. La neuropsychanalyse est une nouvelle approche qui se propose de rechercher des concepts permettant le dialogue et l’intégration entre des disciplines aux approches différentes, notamment entre la psychanalyse et les neurosciences. La neuropsychanalyse, qui n’est pas une école de psychanalyse, est un domaine d’étude scientifique du psychisme humain qui privilège les travaux empiriques plutôt que la spéculation et regroupe les recherches impliquant différentes méthodes qui se situent le long de la frontière entre la psychanalyse et les neurosciences (Solms et Turnbull, 2011). La neuropsychanalyse ne propose pas un échafaudage conceptuel propre ou une théorie centrale. Selon Daniel Widlöcher, elle ne serait pas une science à part, mais plutôt un lieu d’échange entre neuroscientifiques et psychanalystes. Dans ce lieu d’échange, se précise une dimension épistémologique et pragmatique permettant une articulation entre les neurosciences et la psychanalyse (Ouss-Ryngaert, 2009). Selon Mark Solms, Freud serait le véritable fondateur de la neuropsychanalyse, car, au départ, il voulait rapprocher la psychanalyse à la biologie de l’esprit, initiative qu’il a dû abandonner parce que les découvertes et les technologies de l’époque ne le permettaient pas. Freud aurait abandonné momentanément cette initiative pour faciliter le développement de la psychanalyse tout en envisageant qu’elle serait reprise un jour lorsque les progrès dans le domaine de la neurobiologie permettraient une réconciliation avec les découvertes de la psychanalyse (Solms et Saling, 1986 et 1990 ; Kaplan et Solms, 2000 ; Solms, 2000). La neuropsychanalyse s’est fixé l’objectif de reprendre ce projet, car les avancées dans le domaine des neurosciences fournissent à présent les bases biologiques que Freud cherchait pour certaines fonctions de base de sa théorie psychanalytique de l’esprit (Schore, 1997 ; Mancia, 2006, 2007) et peuvent être finalement intégrées par la psychanalyse. Ces avancées des neurosciences sont surtout celles qui sont survenues au cours des deux dernières décennies dans le domaine des neurosciences affectives (Damasio, 1994, 1999, 2011; LeDoux, 1996, 2000; Panksepp, 1998, 2011) (1) et des neurosciences sociales (Cacioppo, Berntson, Sheridan, McClintock, 2000; Cacioppo, Visser, Pickett, 2005; Decety et Cacioppo, 2011). La neuropsychanalyse tente de relier la perspective interne — celle de l’individu — et la perspective externe — celle de l’observateur — (Solms et Turnbull, 2002). Ainsi, la recherche neuropsychanalytique associe l’étude introspective de l’esprit (la technique de la libre association serait un exemple de méthode introspective affinée par la psychanalyse) et l’étude objective neurologique, grâce aux techniques sophistiquées de la neuroimagerie. En réunissant les données fournies par ces deux études, la recherche neuropsychanalyse a commencé à préciser des liens entre certaines activités psychiques décrites par la psychanalyse et les processus cérébraux sous-jacents. Le concept de neuropsychanalyse présente des avantages et désavantages. Concernant les avantages, la neuropsychanalyse ouvre les portes à un véritable dialogue entre deux disciplines séparées pendant des décennies permettant aux neurosciences et à la psychanalyse de s’entre-fomer et de s’entre-interroger. Elle favorise effectivement un rapprochement entre les cliniciens et les chercheurs dans le domaine des neurosciences ou des savoirs impliqués dans la compréhension du fonctionnement psychique. Ce rapprochement est autant profitable pour la psychanalyse, qui risque de se replier sur soi-même (Kandel, 1999), que pour les neurosciences, qui risquent de se couper du fonctionnement humain dans sa réalité subjective. Pour les désavantages, il y aurait un danger de confondre les différents plans épistémologiques entre les différents domaines de recherche (Golse, 2014). Les progrès dans le domaine de la neuropsychanalyse permettent de freiner le processus de marginalisation, actif depuis quelques décennies, de la psychanalyse dans le monde académique et le domaine des fournisseurs de soins de santé qui sont moins disposés à couvrir les coûts de traitement psychanalytique. Depuis seulement une décennie, nous assistons pour la première fois dans l'histoire à une contribution de la psychanalyse aux neurosciences à travers la publication des recherches de la neuropsychanalyse dans des revues neuroscientifiques qui remet la théorie psychanalytique dans le discours et la recherche psychologique, psychiatrique et neuroscientifique actuelle (voici quelques exemples : Fotopoulou, Solms, Turnbull, 2004; Turnbull, Berry, Evans, 2005; McKay et Cipolotti, 2007; Fotopoulou, Conway, Tyrer et coll., 2008; Fotopoulou, Pernigo, Maeda, Rudd, Kopelman, 2010; Carhart-Harris et Friston 2010). De nombreux psychanalystes de la communauté neuropsychanalytique croissante obtiennent des fonds pour des recherches où on utilise des méthodes psychanalytiques pour étudier des notions psychanalytiques (Solms et Turnbull, 2011). ________________ 1. Voir : Damasio Antonio, Ledoux Joseph, Jaak Panksepp
Bibliographie : Bernard G. (2014), Préface, in : Les liens corps esprit : Regards croisés à partir de cas cliniques, Pireyre E. W., Jaquet C., Neveu P., de Sainte Maréville F., Scialom P., Dunod.
Cacioppo J. T., Berntson G. G., Sheridan J. F., McClintock M. K. (2000), Multilevel integrative analyses of human behavior: Social neuroscience and the complementing nature of social and biological approaches, Psychological Bulletin, 126: 829–843. Cacioppo J. T., Visser P. S., Pickett C, L. (Eds.) (2005), Social Neuroscience: People Thinking about Thinking People, Cambridge, MA: MIT Press. Carhart-Harris R.L, Friston K.J. (2010), The default-mode, ego-functions and free-energy: a neurobiological account of Freudian ideas, Brain, 2010 Apr, 133(Pt 4):1265-83. Decety J., Cacioppo J. T. (2011), Handbook of Social Neuroscience, New York: Oxford University Press. Fotopolou A., Solms M., Turnbull O. H. (2004), Wishful reality distortions in confabulation. Neuropsychologia, 42: 727–744. Fotopoulou A., Conway M. A., Tyrer S., Birchall D., Griffiths P., Solms M. (2008), Is the content of confabulation positive? An experimental study, Cortex, 44: 764–772. Fotopoulou A., Pernigo S., Maeda R., Rudd A., Kopelman M. A. (2010), Implicit awareness in anosognosia for hemiplegia: Unconscious interference without conscious representation, Brain, 133: 3564–3577. Kandel E. (1999), Biology and the future of psychoanalysis: a new intellectual framework for psychiatry revisited. American Journal of Psychiatry ,156, 4, 505-524. Traduction : Un nouveau cadre conceptuel de travail pour la psychiatrie, Evol. Psychiatr 2002 ; 67 (1) : 1-278. Kaplan-Solms K., Solms M. (2000), Clinical Studies in Neuro-Psychoanalysis, Karnac Books. McKay R., Cipolotti L. (2007), Attributional style in a case of Cotard delusion. Consciousness and Cognition, 16: 349–359. Ouss-Ryngaert L. (2009), La neuropsychanalyse en question, in : Georgieff N., Golse B., Ouss L., Widlöcher D. (sous dir.), Vers une neuropsychanalyse ?, Odile Jacob. Solms M., Saling M. (1986), On psychoanalysis and neuroscience: Freud’s attitude to the localizationist tradition, International Journal of Psychoanalysis, 67, 397-416. Solms M., Saling M. (1990), A moment of transition: two neuroscientific articles by Sigmund Freud, London, Karnac. Solms M. (2000), Freud, Luria and the clinical method, Psychoanalysis and History, 2 : 133-138. Solms M., Turnbull O. (2002), Le cerveau et le monde interne, PUF, 2015. Solms M., Turnbull O. (2011), What Is Neuropsychoanalysis?, Neuropsychoanalysis, 13 (2) 1. Turnbull O. H., Owen V., Evans C. E. Y. (2005), Negative emotions in anosognosia, Cortex, 41: 67–75. Compléments : Bernard Golse, Solms Mark Histoire Eric Stremler et Pierre-Henri Castel (Stremler, 2006 ; Stremler et Castel, 2009) proposent trois étapes concernant l’histoire de la naissance de la neuropsychanalyse :
1) de 1979 à 1990. La psychiatrie américaine et la psychanalyse traversent une période de crise, tandis que les neurosciences gagnent de plus en plus l’estime des chercheurs. En 1983, Morton Reiser prononce un discours à la conférence annuelle où la possibilité d’un rapprochement entre la psychanalyse et les neurosciences est évoquée pour la première fois aux États-Unis. En 1986, Mark Solms publie un article qui expose son projet de réunir les neurosciences et la psychanalyse. 2) de 1990 à 1998. En 1990, Arnold Pfeffer fonde le Psychoanalysis Neuroscience Study Group (groupe d’étude sur la psychanalyse et neurosciences) qui se tient à la New York Psychoanalytic Institute (NYPI), ayant comme objectif le développement des recherches interdisciplinaires concernant la psychanalyse et les neurosciences. Arnold Pfeffer invite le neurophysiologiste James Schwartz pour organiser des séminaires de mise à jour sur les progrès des neurosciences pour des psychanalystes. En 1992, Mark Solms rencontre ce groupe d’études des neurosciences et de la psychanalyse. De cette rencontre naît un projet en commun. En 1995, Mark Solms publie un article qui expose le compte rendu de son travail de thèse sur le rêve. À cette année, il y a la célébration du centenaire de l’Entwurf à New York organisé par Robert M. Bilder qui donne lieu à une rencontre entre environ cent cinquante psychanalystes, neurobiologistes, psychiatres et philosophes sur un thème freudien. En 1998, le Psychoanalysis Neuroscience Study Group (1) se constitue en un centre — l’ Arnold Pfeffer Center for Neuro-Psychoanalysis — qui propose des conférences mensuelles tenues par des neuroscientifiques ayant une certaine notoriété. En 1998, le futur prix Nobel de médecine Erik Kandel publie un article qui prône l’unité entre la psychanalyse et la psychiatrie biologique. En outre, il affirme que la psychanalyse offre probablement le champ le plus intéressant pour les recherches neuroscientifiques futures. Cet article devient une référence du mouvement de la neuropsychanalyse. En 1998, lorsqu’il se trouve avec Edward Nersessian à la maison d’Arnold Pfeffer, le terme de neuropsychanalyse (2) est proposé lors d’une réunion au domicile new-yorkais de Pfeffer avec Mark Solms, Martin Azarian et Nersessian. Le choix de ce terme se fait en référence à la neuropsychologie et apparaît au départ pour donner un nom à une nouvelle revue. Le mot neuropsychanalyse n’implique pas l’idée que les deux disciplines auxquelles il fait référence, les neurosciences et la psychanalyse, sont en principe susceptibles de se réunir, car elles sont deux disciplines intrinsèquement différentes. Au départ, le mot neuropsychanalyse était écrit avec un trait d’union (neuro-psychanalyse) pour souligner que les deux disciplines sont séparées et ne peuvent pas être fusionnées. Ensuite, le trait d’union a été enlevé, mais les raisons de son existence initiale restent toujours pertinentes (Yovell, Solms, Fotopoulou, 2015). À partir des années nonante, il y a des changements qui diminuent la mutuelle méfiance entre les neurosciences et la psychanalyse et qui favorisent l’essor de la neuropsychanalyse. La survie de la psychanalyse était menacée par les progrès des neurosciences et par la prolifération des théories psychanalytiques, souvent incompatibles entre elles, qui a miné la confiance du public envers la psychanalyse. Du côté de la psychologie, on assiste au déclin du béhaviorisme et à la naissance de la révolution cognitive dans les domaines de la motivation et des émotions. Du côté des neurosciences, les progrès en imagerie cérébrale et en neurobiologie moléculaire donnent lieu à une extension des recherches à tous les aspects du fonctionnement psychique. Ainsi, le déclin de la psychanalyse amène les psychanalystes à s’ouvrir aux neurosciences, et les progrès de celles-ci montrent une telle complexité du fonctionnement psychique qui rend les neuroscientifiques moins réticents envers les données issues de la psychanalyse (Solms et Turnbull, 2002). 3) de 1999 à 2004. En 1999, Kandel publie la deuxième partie de son article où il affirme que la psychanalyse offre probablement le champ le plus intéressant pour les recherches neuroscientifiques futures. On assiste à la naissance officielle de la neuropsychanalyse — qui s’organise en société de neuropsychanalyse en 2000 — et à sa diffusion internationale. James Schwartz devient premier Président Honoraire de l’International Neuro-Psychoanalysis Society (INPS) fondée en juillet 2000. Parmi les psychanalystes, on peut citer les noms de Peter Fonagy, André Green, Ilse Grubrich-Simitis, Otto Kernberg, Arnold Modell, Mortimer Ostow, Daniel Widlöcher, et, parmi les spécialistes en neurosciences, Antonio Damasio, Eric R. Kandel, Jaak Panksepp, Karl Pribram, V. S. Ramachandran, Oliver Sacks. Au départ, la neuropsychanalyse se développe sur le terrain de certains troubles psychiques profonds et complexes, essentiellement des cérébrolésés. Ensuite, elle élargit progressivement son domaine clinique à d’autres tableaux clinique (Ouss-Ryngaert, 2009 ; Stora, 2006) et son domaine de recherche au fonctionnement cérébral en général s’intéressant aux différentes fonctions mentales. Ainsi, la neuropsychanalyse s’occupe également des représentations mentales et du langage, des liens entre conscient et inconscient, les relations entre la mémoire neuronale et des concepts psychanalytiques comme la remémoration, la répétition et l’élaboration. Plusieurs groupes de neuropsychanalyse, qui s’élèvent à plus de vingt, se sont implantés dans toutes les grandes capitales du monde. Malgré cette ouverture, le dialogue et la collaboration entre la psychanalyse et les neurosciences menés par la neuropsychanalyse restent difficiles. Le nombre de psychanalystes ainsi que de neurobiologistes disposés à accorder une confiance réciproque reste encore modeste dans le paysage international. ________________ 1. Voir : Psychoanalysis Neuroscience Study Group 2. Le terme apparaît pour la première fois comme adjectif dans un ouvrage de Romana Negri, professeur de neuropsychiatrie à l’Université de Milan, intitulé : The Newborn in hte Intensive Care Unit. A neuropsychoanalyticc prevention model, karnac book, 1994. Bibliographie : Ouss-Ryngaert L. (2009), La neuropsychanalyse en question, in : Georgieff N., Golse B., Ouss L., Widlöcher D. (sous dir.), Vers une neuropsychanalyse ?, Odile Jacob. Solms M., Saling M. (1986), On psychoanalysis and neuroscience : Freud’s attitude to the localizationist tradition, Int. J. Psycho-Anal, 67, p. 397-416. Solms M. (1995), New findings on the neurological organization of dreaming : Implications for psychoanalysis, The Psychoanalytic Quartely, 64, p. 397-416. Solms M., Turnbull O. (2002), Le cerveau et le monde interne, PUF, 2015. Stremler E., Histoire de la neuropsychanalyse, mémoire de master en histoire et philosophie des sciences, université Paris-I-Panthéon-Sorbonne/IHPST/École normale supérieure, Paris, 2006. Stremler E., Castel. P-H. (2009), Les débuts de la neuropsychanalyse, in : Georgieff N., Golse B., Ouss L. et Widlöcher D. (sous dir.), Vers une neuropsychanalyse ?, Odile Jacob, 2009. Stora J.-B. (2006), La Neuropsychanalyse, Que sais-je ? Puf. Yovell Y., Solms M., Fotopoulou A. (2015), The Case for Neuropsychoanalysis. Why a dialogue with neuroscience is necessary but not sufficient for psychoanalysis, Int J. Psychoanal., Dec. 2015. Compléments : Kandel Erik R., Mortimer Ostow, Pfeffer Arnold, Reiser Morton, Schwartz James Méthodes de recherche La neuropsychanalyse utilise plusieurs méthodes de recherches et elles sont souvent ciblées en fonction des thèmes d’étude. Selon Mark Solms, la méthode qui est la plus fiable pour les recherches neuropsychanalytiques est la méthode anatomo-clinique et elle est la mieux indiquée pour définir des schémas d’associations entre des régions du cerveau et des fonctions mentales (Solms et Turnbull, 2002). L’observation des patients qui prennent des psychotropes permet de repérer des corrélations entre des variables neurochimiques et des variables psychanalytiques. Les techniques d’imagerie (visualisation sur des images de TEP ou d’IRMf) sont utilisées pour enquêter certaines notions psychanalytiques ou problématiques psychiques. Selon Mark Solms et Oliver Turnbull (2002), les techniques d’imagerie sont indiqués après avoir précisé certaines corrélations entre fonctionnement cérébral et fonctionnement psychique sur la base de données recueillies par la méthode anatomo-clinique. Les techniques traditionnelles de laboratoire sont également utilisées pour l’étude de certaines notions et certains processus psychanalytiques. ________________ 1. Voir : Psychoanalysis Neuroscience Study Group Bibliographie : Solms M., Turnbull O. (2002), Le cerveau et le monde interne, PUF, 2015. Compléments : Méthode anatomo-clinique, Méthode d’observation, Méthode expérimentale Critiques Il y a des critiques provenant de psychanalystes qui portent sur l’utilisation du mot neuropsychanalyse pour indiquer la création d’une discipline mixte. Par exemple, Boris Cyrulnik, dans un éditorial d’avril 2010, soutient l’idée qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser le label neuropsychanalyse pour désigner ce que d’autres appellent une attitude intégratrice entre ces deux domaines, la psychanalyse et les neurosciences. Plusieurs psychanalystes et biologistes ne partagent pas la volonté de rapprocher la psychanalyse et les neurosciences. Par exemple, Christophe Chaperot, Viorica Celacu et Christian Pisani écartent toute possibilité de rapprochement entre ces deux disciplines, car il n’y a pas une identité de leurs objets d’un point de vue épistémologique. D’autres auteurs (Blass et Carmeli, 2007) affirment que les neurosciences n’apportent rien à la théorie et à la pratique psychanalytique, car les neurosciences ne peuvent pas contribuer de manière significative au domaine qui est propre à la psychanalyse, notamment celui des significations. Sans mettre en discussion le substrat biologique des processus mentaux, la compréhension du fonctionnement des substrats biologiques n’apporte donc aucune aide à la compréhension du fonctionnement mental. D’autres auteurs (Pulver, 2003 ; Mechelli, 2010 ), qui avancent les mêmes critiques, soulignent la non-pertinence des neurosciences à la pratique psychanalytique. De plus, la neuropsychanalyse ne se limite pas à proposer des relations entre les neurosciences et la psychanalyse, mais propose également une perspective biologique qui serait une nouvelle perspective sur la nature de la psychanalyse (Blass et Zvi, 2008). La crainte serait alors que la neuropsychanalyse, difficile à concevoir comme analytique, conduise à une biologisation de la psychanalyse qui minerait son essence (Edelson, 1986; Blass et Carmeli, 2007). ________________ Bibliographie : Blass R. B., Zvi C. (2008), Plaidoyer contre la neuropsychanalyse, L’Année psychanalytique internationale, 2008/1, Volume 2008. Blass R., Carmeli Z. (2007), The case against neuropsychoanalysis. On fallacies underlying psychoanalysis’ latest scientific trend and its negative impact on psychoanalytic discourse, International Journal of Psychoanalysis, 88 (1): 19–40. Edelson M. (1986), The convergence of psychoanalysis and neuroscience—Illusion and reality, Contemp Psychoanal 22:479–519. Mechelli A. (2010), Psychoanalysis on the couch: can neuroscience provide the answers? Med Hypotheses, 75, 594-599. Pulver S.E. (2003), On the astonishing clinical irrelevance of neuroscience, J Am Psychoanal Assoc 51:755–72. Roth A., Fonagy P. (2004), What works for whom. A critical review of psychotherapy research, New York, Guilford. Compléments : Fédida Pierre, Laurent Eric Jean-Benjamin Stora, Neuropsychanalyse : Controverses et dialogues Neuropsychanalyse : Controverses et dialogues Jean-Benjamin Stora, La neuro-psychanalyse Juan Manzano (Auteur), René Roussillon (Auteur), Pierre Buser (Auteur), Mauro Mancia (Auteur), Collectif (Auteur)Revue Française de Psychanalyse, Tome 71 N° 2, Avril : Neurosciences et psychanalyse Broché – 7 juin 2007 Revue Française de Psychanalyse, Tome 71 N° 2, Avril : Neurosciences et psychanalyse François Ansermet (Auteur), Pierre Magistretti (Auteur), Collectif (Auteur), Neuroscience et psychanalyse : Une rencontre autour de la singularité Broché – 21 janvier 2010 Neuroscience et psychanalyse : Une rencontre autour de la singularité A Basic Theory of Neuropsychoanalysis Psicoanalisi e Neuroscienze (Italian Edition) Tweet Catégories pouvant vous intéresser :Autres publications pouvant vous intéresser :PsilocybineAnglais : Psilocybin La psilocybine est un précurseur de la psilocine et le principal composant des champignons hallucinogènes. &nb... 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