Ansermet François

Extrait de “Dictionnaire de neuropsychanalyse" de Serafino Malaguarnera, 12 octobre 2016, pp. 35-37. 

François Ansermet est un psychiatre et psychanalyste suisse. Il est professeur de pédopsychiatrie à l’Université de Lausanne et médecin-chef au service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université de Genève. Il est membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse.
Ses domaines de recherche sont le stress périnatal et les traumatismes précoces, les conséquences subjectives des avancées nouvelles en biotechnologies périnatales et en médecine prédictive. Il a une pratique clinique avec des enfants et des adolescents qui s’étend sur trente ans.
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Depuis plusieurs années, François Ansermet collabore avec Pierre Magistretti autour des liens entre les neurosciences et la psychanalyse (2004 ; 2006 ; 2007 ; 2008 ; 2010). Dans cette rencontre entre la psychanalyse et les neurosciences — entre deux points de vue différents, entre deux champs de recherche qui se situent de fait dans des dimensions sans commune mesure, irréductibles —, François Ansermet retrouve certaines questions de la psychanalyse qu’il a rencontrées en relisant Freud. En défendant une description non réductionniste, François Ansermet et Pierre Magistretti prennent les distances vis-à-vis de tout raisonnement analogique visant à établir des correspondances biunivoques entre l’aspect biologique et l’aspect mental, et à recouvrir le fait psychique avec le fait biologique, ou le fait biologique avec le fait psychique. De telles tentatives seraient une source de confusion et d’égarement qui risqueraient de mettre en péril la spécificité de chacun de ces deux champs. François Ansermet et Pierre Magistretti ne souhaitent également pas soutenir une logique de la preuve visant à démontrer la validité de la psychanalyse à partir des neurosciences. Leur point de vue est plutôt médian entre ces deux champs hétérogènes. Ils ont trouvé dans l’interrogation freudienne concernant la trace et le destin de la trace, qui se situe précisément à la frontière entre la neurobiologie et la vie psychique, le point d’intersection entre les neurosciences et la psychanalyse.                                                                                                                                          
C’est la plasticité neuronale qui permet l’inscription de traces d’expériences dans le cerveau. Les études sur la plasticité neuronale montrent que l’expérience laisse une trace structurelle et fonctionnelle dans le réseau neuronal tout au long de la vie. Le fait que l’expérience laisse des traces et que celles-ci sont constamment remodelées amène à réduire le déterminisme du bagage génétique et repenser le sujet comme unique et imprédictible étant donné que le réseau neuronal est ouvert au changement et à la contingence. Un tel fonctionnement des circuits neuronaux signifie que l’être humain serait avant tout génétiquement déterminé pour ne pas être biologiquement déterminé, pour être finalement libre. Les neurosciences et la psychanalyse se rencontrent ainsi pour la première fois sur une question psychanalytique centrale qui est celle de l’émergence du sujet.                                                                                           
Ces données neurobiologiques mettent définitivement en crise une opposition entre une étiologie psychique et une étiologie organique des phénomènes mentaux, et ils obligent à introduire une causalité psychique capable de modifier l’organisation synaptique.
Les états somatiques et le maintien de l’homéostasie sont deux autres points d’intersection entre les neurosciences et la psychanalyse proposés par François Ansermet et Pierre Magistretti.
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Bibliographie :
Ansermet F., Magistretti P. (2004), À chacun son cerveau. Plasticité neuronale et inconscient, Odile Jacob.
Ansermet F., Magistretti P. (2006), L’Inconscient au crible des neurosciences. Dans Freud et la science, La Recherche, mai 2006, 397, 36 — 39.                                                                                             
Ansermet F., Magistretti P. (2007), La plasticité neuronale : un nouveau paradigme entre neurosciences et psychanalyse, Psychiatrie, Sciences Humaines, Neurosciences, 5, 3, 138-143.
Ansermet F., Magistretti P. (2010), Les énigmes du plaisir, Odil Jacob.        
Ansermet F., Magistretti P. (2010), « Neurosciences et psychanalyse » et « La science du plaisir. Entre psychanalyse et neurosciences », éditions Odile Jacob.
 
Compléments :
Action spécifique, Angoisse, Automaton, But (– pulsionnel), Chose (La —), Compulsion de répétition, Conversion, Décision, Détection de coïncidence, Diachronie — Synchronie, Énergie psychique, Esquisse d’une psychologie scientifique, Génétique, Graphe du désir, Homéostasie, Inconscient, Insula (ou Cortex insulaire), Kandel Eric R., Lacan Jacques, Langage, Magistretti Pierre , Marqueurs somatiques, Mémoire, Mémoire procédurale, Neuroénergétique, Neutralité, Objet, Plasticité neuronale, Pulsion, Réalité psychique, Refoulement, Signifiant, Trace mnésique, Trauma ou traumatisme, Trace            
                                                                           
 

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