Serafino Malaguarnera - Psychologue, Psychanalyste, Psychothérapeute à Bruxelles Av. d'Itterbeek, 9 - 1070 Bruxelles - Av. Louise, 505 Ixelles |
DésambiguïsationExtrait de “Dictionnaire de neuropsychanalyse" de Serafino Malaguarnera, 12 octobre 2016, pp. 129-130. Anglais : Disambiguation La désambiguïsation lexicale est l’opération qui permet de déterminer le sens d’un mot en contexte et d’établir la signification contextuelle d’un énoncé. Par exemple, les deux signifiants sole et soul ne sont pas perçus d’une manière différente par le receveur. C’est le processus de désambiguïsation lexicale qui permet d’établir si le mot entendu se réfère au sole ou soul . ----------------------------------------------------------- Ariane Bazan (2007) propose de considérer la désambiguïsation comme un processus permettant de définir le champ opératoire de l’inconscient. La perception d’un objet linguistique, tel qu’un signifiant, est traitée au niveau cérébral par deux trajectoires différentes. Le premier traitement se fait au niveau sous-cortical où l’ambiguïté du matériel linguistique est maintenue. Par exemple, les signifiants sole et soul ne seront pas perçus d’une manière différente. Le deuxième traitement se situe au niveau des aires linguistiques du néocortex où se réalise la désambiguïsation du matériel linguistique qui prend une signification bien précise en fonction du contexte et une compréhension sans ambiguïté est transmise à la conscience. À partir de ces traitements, Ariane Bazan envisage deux possibles scénarios produisant deux sortes de ce qu’on appelle en psychanalyse faux nouages. Dans le premier, la simple évocation du matériel linguistique active la mémoire émotionnelle. Plus précisément, un affect qui s’était lié à ce fragment linguistique apparaît dans un autre contexte et libère un certain degré de tension affective qui est ressenti par le retour de l’activation des systèmes végétatifs (l’accélération des battements cardiaques, la sueur des paumes, les tensions musculaires, etc.). Si le degré de tension affective est élevé, un faux nouage peut se produire ainsi : l’affect qui s’était lié à ce fragment linguistique dans un autre contexte et qui apparaît à nouveau, mais dans un contexte nouveau, peut être noué au vécu conscient du contexte présent. Dans le deuxième scénario, lorsque plusieurs champs sémantiques sont activés dans le laps de temps assez court avant le deuxième traitement, mais suffisant pour qu’ils apparaissent, c’est une des lectures à pouvoir activer la mémoire émotionnelle bien que rien n’indique qu’elle soit la bonne. Ici, la mémoire émotionnelle linguistique implique une relation entre le fragment phonologique et une signification spécifique, alors que dans le premier scénario le conditionnement affectif des fragments phonologiques est sans rapport à la sémantique. À nouveau, si le degré de tension affective déclenché est élevé, un faux nouage peut se produire ainsi : l’affect qui s’était lié à ce fragment linguistique en relation avec une signification est noué à la signification consciente correspondant au contexte. Ariane Bazan avance l’hypothèse que ces deux sortes de faux nouages pourraient correspondre à deux niveaux de mémoire émotionnelle du langage, un plus ancien et l’autre plus récent. Le plus ancien, celui qui met en relation un état affectif avec des fragments phonologiques sans rapport à la sémantique, se mettrait en place dès le tendre âge, quand les circuits émotionnels sont présents alors que les champs sémantiques ne sont pas encore opérationnels. Le deuxième niveau de mémoire émotionnelle du langage, celui qui met en relation les états affectifs avec les champs sémantiques, se mettrait en place avec la maturation néocorticale qui permet le développement des champs sémantiques. En résumant, il y aurait deux sortes de faux nouages qui correspondraient à deux niveaux de mémoire émotionnelle. Le point en commun entre ces deux niveaux est que le fragment phonétique non encore désambiguïsé est ce qui donne lieu à l’activation affective. Ce qui les différencie tient à la nature du conditionnement émotionnel qui se fixe dans la mémoire émotionnelle. Dans l’un, le conditionnement émotionnel des fragments phonétiques s’effectue sans rapport avec la sémantique, dans l’autre, il s’effectue en relation avec le champ sémantique. Au niveau du développement, le premier est plus ancien, et le deuxième, plus récent, apparaît quand il y a la maturation néocorticale qui permet le développement des champs sémantiques. ________________ Bibliographie : Bazan A. (2007), Des fantômes dans la voix. Une hypothèse neuropsychanalytique sur la structure de l’inconscient, Éditions Liber, Collection Voix Psychanalytiques. Compléments : Bazan Arian, Faux nouages, Mémoire émotionnelle, Signifiant Catégories pouvant vous intéresser :Autres publications pouvant vous intéresser :PsilocybineAnglais : Psilocybin La psilocybine est un précurseur de la psilocine et le principal composant des champignons hallucinogènes. &nb... Psychodynamic Diagnostic Manual (PDM)Le Psychodynamic Diagnostic Manual (PDM) est un manuel diagnostique d’orientation psychanalytique. Ce manuel se différencie du DSM pour la prise en compte à la fois des variations individuelles à la fois des points en communs. ________________ Bibliographie :&... Psychoanalysis Neuroscience Study GroupEn 1990, Arnold Pfeffer fonde le Psychoanalysis Neuroscience Study Group (groupe d’étude sur la psychanalyse et neurosciences) à la New York Psychoanalytic Institute (la NYPI). Au départ, ce groupe d’étude est un petit groupe composé d... Binding problemExtrait de “Dictionnaire de neuropsychanalyse" de Serafino Malaguarnera, 12 octobre 2016, pp. 62-63. 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