Serafino Malaguarnera - Psychologue, Psychanalyste, Psychothérapeute à Bruxelles Av. d'Itterbeek, 9 - 1070 Bruxelles - Av. Louise, 505 Ixelles |
Co-modalité perceptiveLa co-modalité perceptive est le rassemblement des différentes perceptions émanant de l’objet réalisé par le cerveau, au niveau du sillon temporal supérieur, pour former un ensemble cohérent. La co-modalité perceptive s’effectue si les différents flux sensoriels sont en rythmes compatibles. ---------------------------------------------------- Neuropsychanalyse Extrait de “Dictionnaire de neuropsychanalyse" de Serafino Malaguarnera, 12 octobre 2016 Dans une perspective neuropsychanalytique, Bernard Golse considère la co-modalité perceptive du bébé comme un point de convergence entre les neurosciences et la psychanalyse. Il propose un rapprochement entre la co-modalité perceptive et les processus de mantèlement-démantèlement décrits par Meltzer qui expliquerait l’accès à l’intersubjectivité et certains aspects de la clinique de l’autisme. Lors des tétées, le bébé ressent les différentes perceptions sensitivo-sensorielles qui proviennent de la mère — telles que l’odeur, le goût du lait, la chaleur, etc. — comme si elles étaient reliées entre elles et comme si elles faisaient partie d’un ensemble grâce à l’activation de ce que les neurosciences appellent une co-modalité perceptive, à savoir un rassemblement des différentes perceptions émanant de l’objet que le cerveau opère pour former un ensemble cohérent. Il y a des moments interactifs entre le bébé et la maman privilégiés, comme celui de la tétée que Donald Meltzer appelle un moment d’attraction consensuelle maximum, pendant lesquels le bébé réalise un travail de mantèlement des différentes sensations perçues. Selon les termes de Donald Meltzer, ces différentes perceptions sensitivo-sensorielles ne sont pas démantelées (1), c’est-à-dire perçues d’une manière indépendante, mais elles sont mantelées lors de la tétée. Les recherches des cognitivistes (Streri et coll., 2000) montrent qu’il faut qu’ au moins deux canaux sensoriels à la fois soient activés pour qu’un objet soit perçu comme extérieur à soi. Ce processus de mantèlement, ou co-modalité, pendant la tétée serait alors un moment privilégié où le bébé s’achemine vers l’intersubjectivité, car la co-modalité nous permet de ressentir un objet comme extérieur et distinct de soi. Si le mantèlement ne se met pas en place, l’accès à l’intersubjectivité devient problématique et le démantèlement devient prééminent. La difficulté d’accéder à l’intersubjectivité est un aspect important de la clinique de l’autisme et le démantèlement est un mécanisme de défense qui caractérise l’autisme (Meltzer, 1975; Marcelli, 1983, 1986). ________________ 1. Voir : Démantèlement Bibliographie : Bernard G. (2006), De l’intersubjectivité à la subjectivation (co-modalité perceptive du bébé et processus de subjectivation), Le Carnet PSY 5/2006 (n° 109), p. 25-29. URL : www.cairn.info/revue-le-carnet-psy-2006-5-page-25.htm Ferrari P. (2012), Traité Européen de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Lavoisier. Marcelli D. (1983), La position autistique. Hypothèses psychopathologiques et ontogénétiques, Psychiatrie de l’enfant, 26, 1, 5-55. Marcelli D. (1986 ), Position autistique et naissance de la psyché, PUF. Meltzer D. et coll. (1975), Explorations dans le monde de l’autisme, tr.fr. Payot, nouv.éd.1984. Streri A., Hatwell Y., EGentaz (2000), Toucher pour connaître, PUF. Compléments : Bernard Golse |
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