Margaret Schoenberger Mahler, psychiatre et psychanalyste, est née à Sopron (Hongrie) en 1897 et décédée à New York en 1985.
Margaret Mahler est la première psychanalyste à se consacrer entièrement à l’autisme et à théoriser sur cette nouvelle pathologie. Formée en Allemagne et à Vienne, elle émigre aux Etats-Unis où elle fait une brillante carrière de professeur en psychiatrie. Ses élaborations offrent, dans le milieu psychanalytique des années quarante, une nouvelle cartographie du développement mental de l’enfant qui se détache du modèle pulsionnel jusqu’alors dominant dans ce milieu. Ainsi que Freud et Klein, elle arrive à reformuler cette cartographie par le biais de la pathologie, notamment à travers l’étude de la psychose infantile. En s’intéressant à cette pathologie sévère de l’enfance, Mahler arrive à définir le défaut central du fonctionnement psychique chez ces enfants comme un trouble de l’identité, correspondant au sentiment d’être quelqu’un d’humain. C’est en se demandant ce qui pouvait bien mettre en échec le développement de ce sentiment, qu’elle formule le processus d’individuation et de séparation qui sont les concepts les plus importants qu’elle a introduit dans le milieu psychanalytique de l’époque. Elle se propose d’étudier ce processus, qui fait précisément défaut chez l’enfant psychotique, dans le domaine du développement normal, cherchant à mettre en évidence son universalité. Elle retrouve ainsi dans le développement normal deux phases qui reflètent les deux pathologies qu’elle avait identifiées auprès des enfants avec des troubles psychiques sévères. Ces deux phases sont la phase symbiotique autistique et la phase symbiotique psychotique.