Serafino Malaguarnera - Psychologue, Psychanalyste, Psychothérapeute à Bruxelles Av. d'Itterbeek, 9 - 1070 Bruxelles - Av. Louise, 505 Ixelles |
Schéma optique
Le schéma optique complet apparaît dans de l’article « Remarque au rapport de Daniel Lagache » publié dans les « Ecrits » (2). Ici, nous présentons une version un peu simplifiée qui apparaît lors du séminaire sur les quatre concepts fondamentaux(3) :
Ce schéma veut avant tout visualiser une étape fondamentale de l’être humain, à savoir le stade du miroir. L’enfant ne peut saisir son propre corps dans sa totalité qu’à travers sa projection sur un miroir. Le peu d’accès que l’enfant a de son corps est bien indiqué par le vase caché en dessous de la boîte. La projection de ce vase sur le miroir concave produit, au-dessus de la boîte, une image appelé en optique « image réelle » parce qu’elle donne l’illusion d’avoir un certain volume comme un vrai vase. Cette image réelle peut être vue à condition que l’œil se trouve à l’intérieur d’un cône bien précis.
Cette image réelle est le support du moi idéal, indiqué par i(a) que nous lisons i de a. Freud avait déjà énoncé ces deux caractéristiques du moi dans l’écrit « Le moi et l’Es », à savoir que le moi est une entité corporelle et une projection d’une superficie (4). Ce moment correspond à une première projection au niveau du cortex cérébrale, représenté par le miroir concave. Là aussi Freud nous avait précédés. Dans une note (5) pour la traduction anglaise, il dit que le moi peut être considéré comme une projection psychique de la superficie du corps. La suite du raisonnement semble rejoindre celui concernant le miroir concave. Freud nous dit que si nous voulions chercher une analogie anatomique à cette histoire de projection nous trouverions l’ « homoncule cérébral » des anatomistes qui se trouve dans le cortex cérébral, la tête en bas et les pieds en haut. De même que dans le miroir concave, ce « homoncule cérébral » subit un retournement suite à la projection. Nous devons faire un pas en avant. Lorsqu’un enfant se reconnaît et s’identifie à son image reflétée sur un miroir, il se retourne aussi vers la maman qui le tient dans les bras et lui dit : « c’est toi là devant ». Deux points essentiels s’ajoutent au stade du miroir, notamment le regard de l’autre et la nomination. Le schéma optique doit donc rendre compte d’un point d’accommodation pris dans le champ de l’Autre et l’accès au monde symbolique. Ces deux points sont constituants du stade du miroir, énoncé depuis 1938 (6) par Lacan comme formateur du "je". Pour ce faire, nous plaçons un miroir plan devant le miroir concave. Le moi idéal, « i(a) », sera ainsi projeté sur le miroir. Nous appelons cette image « i’ (a) », appelé en optique « image virtuelle ». L’œil qui se trouve au-dessus du miroir concave doit accommoder son regard sur un point que nous appelons grand I pour percevoir cette image virtuelle sur le miroir plan. Le miroir plan vient ici traduire l’accès au monde symbolique, symbolisé par le grand Autre. Le premier miroir que nous avons rencontré, notamment le miroir concave, matérialise la structure du cortex cérébral ; ce deuxième miroir, le miroir plan, matérialise la structure langagière. Le point d’accommodation grand I est un trait (7) , que Lacan appelle « trait unaire », pris dans le champ de l’Autre. Ce point d’accommodation, essentiel afin que l’œil puisse voir apparaître l’image sur le miroir plan, nous permet d’identifier l’idéal du moi, qui traduit l’opération d’introjection pour employer un terme de la psychanalyse classique. Le schéma optique peut donc rendre compte de la double incidence de l’imaginaire et du symbolique. L’image réelle et virtuelle se situent sur l’axe imaginaire ; le miroir plan et le point d’accommodation se situent sur l’axe symbolique. 1. Lacan J, Le Séminaire I, Les écrits techniques de Freud, Seuil, Paris, 1975. Le Séminaire. Les Ecrits techniques de Freud (1953-1954), tome 1 2. Lacan J., « Remarque sur le rapport de Daniel Lagache : ‘Psychanalyse et structure de la personnalité’ », in « Ecrits », Paris, Seuil, le schéma p. 680. Ecrits 3. Lacan J., Le Séminaire XI, Les quatre concepts fondamentaux, Seuil, Paris, 1973, le schéma p.162. Le Séminaire, tome 11 : Les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse, 1964 4. Freud S., « Le moi et l’Es », in « Essais de psychanalyse », Payot, Paris, 1981, p.238. 5. Freud S., « Le moi et l’Es » : « Le moi est finalement dérivé de sensations corporelles, principalement de celles qui ont leur source dans la surface du corps. Il peut ainsi être considéré comme une projection mentale de la surface du corps, et de plus, comme nous l’avons vu plus haut, il représente la surface de l’appareil mental ». dans « Essais de psychanalyse », Payot, Paris, 1981, p.238. 6. La première communication de J. Lacan à un congrès psychanalytique international, en 1936 à Marienbad, qui était sur le moi : « le stade du miroir comme formateur de la fonction du moi ». 7. Lacan développe ce thème à la fin du séminaire sur le transfert. Dans le séminaire sur l’identification, il développe le concept de trait unaire.Liste non exhaustive des leçons où Lacan réintroduit l’explicitation du schéma optique : Bibliographie : Liens internes :
Catégories pouvant vous intéresser :Autres publications pouvant vous intéresser :Discours de l'analysteVoir : Discours ... Discours de l'hystériqueVoir : Discours ... Discours de l'universitaireVoir : Discours ... Discours du maîtreVoir : Discours ... Corps morceléVoir : Stade du miroir ... |
Vidéo : Nouveauté - Lacan et Pascal: La topologie de la jouissance
|
||
---|---|---|---|
Copyright © 2018 Psychologue Bruxelles. Serafino Malaguarnera |