Serafino Malaguarnera - Psychologue, Psychanalyste, Psychothérapeute à Bruxelles Av. d'Itterbeek, 9 - 1070 Bruxelles - Av. Louise, 505 Ixelles |
LACAN Jacques-Marie
Nous présentons ici des dates clés qui marquent aussi des moments signifiants concernant son parcours de théoricien de la psychanalyse. 1936 est la deuxième date importante : il fait sa première intervention au Congrès psychanalytique international de Marienbad sur le stade du miroir. Ernest Jones, président de séance, ne lui donne pas la possibilité de terminer son intervention, et seulement après dix minutes interrompt Lacan. En 1949, Lacan entame son séminaire chez lui – rue de Lille, 3. 1953. Lacan entame son séminaire à Sainte-Anne jusqu’en 1963, puis à l’ENS de 1964 à 1969 et à la faculté de droit de 1969 à 1979, avec un retour à la chapelle Sainte-Anne en 1972. En 1953, Lacan prend la tête de sa propre association, la Société psychanalytique de France et lance son retour à Freud avec le texte manifeste « Fonction et champ de la parole et du langage » et le « discours de Rome » prononcé en septembre 1953. 1980. Lacan dissout l’EFP et crée la « Cause freudienne » qui remplace l’ « Ecole ». Les critiques de Lacan envers ceux qui se réclament de Freud
Lacan a été critique envers : - l’établissement et la publication de traductions plus sérieuses et critiques des écrits de Freud ; - une nouvelle lecture des Cinq Psychanalyses et une étude approfondie de la clinique freudienne ; - l’introduction de concepts qui viennent préciser et enrichir la théorie de Freud ; - l’ouverture des recherches psychanalytiques vers différents domaines scientifiques : mathématiques, algèbre, géométrie dans l’espace, optique, rhétorique, linguistique, etc. À la fin des années ’40, Lacan se réfère à la pensée de Heidegger. La première référence à ce philosophe date de 1946, lorsque Lacan prononce, au colloque de Bonneval, son exposé « Propos sur la causalité psychique ». Ensuite, il rendra visite à Heidegger à Fribourg. Peu après, il traduit l’article « Logos », en le soumettant à Heidegger, et le publie en 1953 dans sa revue « La Psychanalyse ». Les influences de la pensée de Heidegger sur Lacan sont multiples : - Lacan reprend le concept heideggérien d’ek-sistence qui formule l’idée que l’homme est séparé de toute forme d’essence en mettant en distance l’Etre par rapport à l’étant ; - L’importance de la vie symbolique prônée par Lacan est une idée qui se retrouve partout chez Heidegger ; - Le sujet clivé et inaccessible à lui-même, qui est au cœur de la pensée lacanienne, est un paradigme heideggérien ; - Dans le Séminaire sur la lettre volée, la circularité de la lettre renvoie aussi à une thématique heideggérienne concernant le dévoilement de la vérité ; - Pendant la première période de l’enseignement de Lacan, on y trouve plusieurs emprunts au vocabulaire heideggérien : la Vérité, l’authenticité, la parole du plein et du vide, etc. Les critiques envers LacanDerrida Les critiques avancées par Derrida se regroupent autour de quatre questions : - Lacan serait resté prisonnier d’un telos de la parole pleine, identifié à la vérité ; - Il aurait importé toute une conceptualisation hégélienne et heideggérienne sans questionnement théorique ; - Il se serait appuyé sur la linguistique saussurienne d’une manière trop légère ; - Il serait resté insensible à la question de l’écriture posée par Freud. Derrida avait défini le style de Lacan comme « un art de l’esquive » (1). SarteSarte a critiqué le discrédit lacanien de l’histoire.
2. Thierry Simonelli, Lacan, la théorie. Essai de critique intérieure, Le Cerf, 2000.Thierry Simonelli Thierry Simonelli, dans son ouvrage « Lacan, la théorie. Essai de critique intérieure » (2), retrace le fil particulier qui a mené la pensée de Lacan et la méthode et les logiques de pensée de cet auteur. Voici quelques critiques de Thierry Simonelli : Le « retour à Freud » opéré par Lacan n’a jamais été bien explicité en terme de modalité. De fait, Lacan opère un retour à Freud avec des outils de pensée qui s’éloigne de l’esprit freudien. Par exemple, Lacan applique une lecture « hégélienne » sur un auteur anti-hégélien. De plus, ce faisant, il superpose un discours métaphysique ( et non pas métapsychologique) sur une pensée anti-métaphysique. Dans ce « retour à Freud », Lacan met en place une re-lecture des textes freudiens qui consiste souvent à détacher de son contexte un mot en lui donnant un autre sens. Dans ce « retour à Freud », Lacan ne tient plus compte du « biologisme » de Freud, et donc du corporel, des affects et du sexuel. Il y a une opposition radicale entre Freud et Lacan sur la place topique du langage dans la psyché. Chez Freud, il y a une théorie instrumentale du langage alors que chez Lacan il y a une théorie instrumentale du sujet. Chez Lacan, le primat du signifiant prend la relève de la libido et les processus psychiques se réduisent à des processus de langage. Bibliographie 1. J. Derrida, entretien avec J.-L Houbedine, G. Scarpetta, Promesse, 17 juillet 1971, repris dans Positions. Prodiges et vertiges de l'analogie Vies et légendes de Jacques Lacan (Figures) La fiction psychanalytique La tapeuse de Lacan : Souvenirs d'une sténotypiste fâchée, Réflexions d'une psychanalyste navrée
Algèbre lacanienne
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